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Empathie ou compassion ?

  • labonneadresse
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture
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Dans nos relations, nous parlons souvent d'empathie comme s’il s’agissait d’un idéal absolu. Pourtant, la psychologie contemporaine nous montre que l’empathie émotionnelle n’est pas toujours la voie la plus saine pour aider autrui. Le psychologue Paul Ekman, spécialiste mondial des émotions, insistait sur une distinction essentielle, l'empathie émotionnelle et la compassion n’ont ni les mêmes effets, ni les mêmes mécanismes.

Comme il le rappelait : “Il faut distinguer l’empathie émotionnelle (ressentir avec l’autre) de la compassion, qui est une émotion plus constructive, stable et durable.”


Cette distinction est partagée :

La neuroscientifique Tania Singer souligne par exemple que ressentir la souffrance de l’autre peut nous épuiser, alors que la compassion active des circuits de chaleur, d’élan positif et d’énergie prosociale. Elle explique que la compassion « nourrit », là où l’empathie brute « épuise ».

Le Dalaï-Lama rappelle lui aussi que la compassion n’est pas de souffrir avec l’autre, mais d’être capable de rester ouvert et stable pour mieux l’aider. Selon lui, la compassion est « une force du cœur qui protège celui qui la cultive autant qu’elle soutient celui qui la reçoit ».

La philosophe et chercheuse Kristin Neff, pionnière de l’auto-compassion, insiste sur un point similaire : se laisser submerger par la douleur de l’autre ne nous rend pas plus aidants ; au contraire, la compassion implique de garder un ancrage intérieur qui permet d’être réellement présent.

Enfin, Matthieu Ricard parle de la compassion comme d’un état chaleureux et lucide, très différent de la résonance émotionnelle qui nous plonge dans la détresse empathique. Pour lui, la compassion « ouvre », l’empathie non régulée « submerge ».


La compassion ajoute une dimension clé : le désir d’aider. Au lieu de nous faire couler avec la douleur de l’autre, la compassion nous met en mouvement, nous ouvre, nous stabilise. Les neurosciences montrent même qu’elle active des circuits cérébraux liés au bien-être et à la motivation, plutôt qu’aux centres de la douleur.

La compassion nous permet de rester ouverts et présents sans nous épuiser. Elle est une force, un moteur, un appui intérieur. En cultivant la compassion plutôt que la seule empathie émotionnelle, nous devenons capables d’aider davantage, et surtout, de tenir dans la durée!


 
 
 

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